David Martial, ce n’est pas seulement « Célimène », cette chanson que tu as entendue en boucle au mariage de Tata Gisèle. David Martial, c’est avant tout un pilier de la musique antillaise depuis plus de 60 ans.

Initialement destiné à une carrière de tailleur comme son frère aîné, le petit Martial manifeste des aptitudes précoces pour le chant et intègre à 13 ans à peine le “Groupe Folklorique Martiniquais” de Loulou Boislaville. Après 2 victoires de sa formation suivante « Créolita » au concours annuel de biguine du carnaval, Martial est remarqué par le clarinettiste Eugène Delouche. Ce dernier invite le chanteur à venir enregistrer à Paris et tel le protagoniste de la chanson d’Aznavour, Martial quitte sa (lointaine) province à 18 ans, embarquant en mai 53 sur le paquebot italien « Origa » grâce à son bas de laine d’apprenti tailleur. La collaboration avec Delouche ne dure pas mais David Martial reste dans la capitale. Durant près de 15 ans, il fait son tour de chant dans les cabarets et restaurants parisiens, rencontrant au passage Gérard La Viny, Pierre Perret… Il participe au « Petit Conservatoire » de Mireille et représente la France au concours du « Grand Prix des Variétés » de Radio-Luxembourg en 1963 avec sa chanson « Paris Vaut Bien Les Antilles ». Le titre optimiste de ce morceau cache un constat plus mitigé : malgré le travail et les efforts, la réussite se fait attendre et après plus de 15 ans à Paris, David Martial décide de retourner en Martinique à la fin des années 60. Le pari est payant : le chanteur-compositeur y fait salle comble et trouve enfin la réussite tant espérée, bien avant l’immense succès inattendu de la face B « Célimène » en 76.

Au début des années 70, Martial enregistre quelques albums de folklore antillais avec le producteur guadeloupéen Raymond Célini. Extrait de l’album « Show Folklore », qui regroupe quelques titres emblématiques de la musique antillaise (« Ami Roro », « La Rue Z’Abymes », « Marie Clémence », « Maladie d’Amour », « Ernestine »…), le morceau du jour est un pot-pourri de grands classiques du genre, comme ce « La Grève Barré Moin » écrit par la martiniquaise Léona Gabriel en 1931. Ce morceau et le « Belle Marie Coulie » qui le précède mettent en valeur l’inimitable voix cuivrée au léger vibrato de David Martial.

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