Les voies du Seigneur sont impénétrables… Comme Sam Cooke, Little Richard, Aretha Franklin, Marvin Gaye et bien d’autres, Bobby Rush est le rejeton d’un homme d’église. Mais loin de suivre les traces de son père, il cède à l’appel de la musique et s’éloigne du droit chemin. Après une enfance passée entre Louisiane et Arkansas, il commence à se produire dans les juke joints du coin à l’adolescence, y fourbissant ses armes (à savoir la guitare et l’harmonica) avant d’arriver à Chicago à 20 ans. Là, il côtoie les légendes du Chicago blues (Muddy Waters, Howlin’ Wolf, Etta James, Jimmy Reed…) et c’est avec « Chicken Heads », sorti sur le label Galaxy en 1971, qu’il obtient son premier disque d’or.
Sur ce blues-funk torride où sa guitare fait le yo-yo entre une basse boueuse et une charley toute en suspension, Bobby Rush nous conte l’histoire d’une passion dévorante qui l’amène à donner son cœur et perdre la tête par la même occasion. Une histoire pleine de ces sous-entendus grivois dont il a le secret.
Ah, pour celles et ceux qui se frotteraient les mains à l’éventuelle découverte de cette pépite à sampler, rendez-vous service et oubliez tout de suite cette idée : d’un simple needle drop, Q-Tip a déjà étouffé dans l’œuf toutes velléités de concurrence.