Choisir son propre surnom, c’est déjà le signe d’un ego affirmé. Choisir le surnom ‘Guitar’ alors qu’on est guitariste, ça frise la mégalomanie. Mais quand on est présenté comme leur influence majeure par Frank Zappa, Jimi Hendrix et Eric Clapton, on se dit que l’homme en question a peut-être un talent à la hauteur de son culot.

Né à Houston, Texas en 1935, le jeune John Watson commence son apprentissage musical par le piano. Ce n’est que plus tard que son grand-père, un pasteur, accepte de lui léguer sa guitare à la seule et unique condition qu’il ne s’en serve pas pour jouer du blues. Bien entendu, c’est la première chose qu’il fait. Il commence sa carrière dans les années 50 et s’établit vite comme l’un des guitaristes blues les plus influents : Zappa disait que son morceau « Three Hours Past Midnight » fit naître sa vocation de guitariste. Mais après avoir écumé les circuits blues et rock, Johnny ‘Guitar’ Watson arrive en fin de cycle à la fin des années 60 et peine à rencontrer son public. Il a besoin de se réinventer, ce qu’il fait avec l’album « Listen » sorti en 1973 sur Fantasy, un opus qui marque le début de sa transition vers une soul/funk plus vendeuse, plus en phase avec les goûts de la jeunesse du début des années 70. Sur cet album qu’il produit seul commence à poindre le funk lascif qui fera son succès quelques années plus tard avec les titres « Superman Lover », « A Real Mother For Ya » ou encore « Ain’t That A Bitch ».

« Lovin’ You » est construite sur une trame harmonique mineure avec une descente demi-ton par demi-ton qui deviendra sa marque de fabrique. Avec sa voix profonde et texturée qui se fait tout sucre tout miel sur le refrain, Johnny ‘Guitar’ Watson professe son amour inconditionnel pour sa compagne, et conclut l’affaire par un solo de guitare bien senti. La suavité faite homme…

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