Canicule… Le sol est de la lave, parait-il. Au vu des pics de température du moment, on finirait presque par y croire, avec cette chaleur qui densifie l’atmosphère et donne l’impression d’inhaler la flamme bleue d’un chalumeau à chaque respiration. Alors on garde les volets fermés, on s’hydrate, on limite les mouvements et on cuit doucement, à l’étuvée, en silence, en attendant que quelque chose ou quelqu’un fasse sauter ce couvercle qui pèse tel un Spleen baudelairien. L’absence d’air se fait cruellement sentir pour les citadins, piégés dans des forêts de béton et réduits à appeler de leurs vœux ce vent du nord qu’ils maudissent le reste de l’année pour qu’il lève la chape de chaleur qui s’abat sur le pays.
Les incantations de Gal Costa sont quant à elles destinées à aider les pêcheurs de Salvador De Bahia, ville d’origine qu’elle partage avec Dorival Caymmi, auteur-compositeur brésilien de renom dont elle reprend le répertoire sur l’album « Gal Canta Caymmi ». « O Vento » est un appel à ce vent qui gonfle la voile du bateau, faisant avancer l’embarcation chargée de pêcheurs et bientôt de poissons. Un morceau chaloupé comme une barque bercée par les flots, sur lequel la fatale Gal livre une performance vocale envoûtante.
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