En signant son nouvel album Morphé, Pellegrino s’inscrit dans la redécouverte de la scène du disco-funk des années 70-80 à Naples. Cette scène peu connue et pourtant très riche a été le dernier rempart de l’intégrité artistique italienne des années italo disco. Car qui savait qu’au même moment où l’Italie accrochait les premières places de l’Eurovision – et nous gratifiait de Ricchi e Poveri, elle gardait précieusement chez elle les pépites d’un trésor musical encore mal connu.

La redécouverte de cette scène napolitaine, on la doit notamment à Massimo di Lena et Lucio Aquilina, un duo de producteurs originaire de la ville aux 500 coupoles. Exilés à Berlin, ils ont décidé en 2012 de lancer le projet Nu Guinea et de fonder le label Early Sounds Recordings. Ce label a permis de ressortir quelques belles endormies de ces années-là, notamment au travers des compilations Napoli Segreta foisonnant de titres Disco-Funk aux charmes italiques.

Pellegrino, en signant sur le label Early Sounds Recordings, s’inscrit dans cette mouvance. L’album Morphé est un hymne à sa ville natale et à ses multiples visages. Une Naples aux ruelles grouillantes et pleines de vie, une Naples étoilée vue depuis le Vésuve. A l’écoute de cet album, nous sommes immédiatement projetés au cœur d’une nuit d’été au guidon d’un vieux Vespa sur les routes campaniennes. Une vraie capsule antidépressive, un de nos albums coup de cœur.