Le sampleur s’apparente parfois à l’alchimiste : tel Nicolas Flamel, il doit pouvoir transformer le plomb en or. Ou l’épluchure de carotte en plat gastronomique tels Norbert & Jean, pour les téléphiles. En l’occurence, le matériel source est ici une reprise douteuse au Moog d’un célèbre morceau du film « Hair », que les Beastie Boys subliment pour en faire un pur produit du hip-hop new-yorkais.

Point orangePoint orangePoint orange

ORIGINAL : The Moog Machine – « Aquarius/Let The Sunshine In »

Extrait de l’album « Switched-On Rock » sorti en 1969, un projet de reprises de morceaux pop au Moog initié par un des dirigeants de Columbia Records suite au succès de « Switched-On Bach » de Wendy Carlos (qui réalisera quelques années plus tard la B.O. du film « Orange Mécanique »). Ce même dirigeant de Columbia avait été impliqué dans l’enregistrement de « The Velvet Underground & Nico », comme quoi on peut travailler sur des projets diamétralement opposés en termes de bon goût.
Que dire sur ce morceau… Le concept devait paraître futuriste pour l’époque mais il a franchement mal vieilli. On vous fait grâce des autres titres de l’album pour ne pas faire saigner vos oreilles. Pour les curieux qui ne tiennent pas plus que ça à leurs tympans, sachez que vous pourrez y entendre des reprises des Stones, des Beatles ou encore de Diana Ross & The Supremes.

Point orangePoint orangePoint orange

VERSION SAMPLEE : Beastie Boys – « Get It Together (feat. Q-Tip) »

Prenez comme ingrédient principal une bribe de phrase musicale d’à peine 2 secondes au moment où le morceau original conclut « Aquarius » et enchaîne sur la mélodie de « Let The Sunshine In ». Ralentissez-la et faites-en une boucle pour sublimer son côté brut et rythmique, puis ajoutez un break de batterie funky pour lier la sauce. Pour finir, assaisonnez avec les flows énergiques d’Ad-Rock, Mike D, MCA et leur invité Q-Tip.

Bravo, vous avez sublimé les fonds de tiroir pour réaliser un standard hip-hop.

initiales-fond-noir-300x300px-1