Quittant l’Ethiopie à la fin des années 50 pour réaliser des études d’ingénieur aéronautique au Pays de Galles, Mulatu Astatke est dérouté par sa passion pour la musique et atterrit finalement au Trinity College of Music de Londres, où il étudie la musique classique et collabore avec la scène jazz britannique. Il part ensuite étudier le vibraphone et les percussions à la prestigieuse université musicale de Berklee, dont il sera le premier étudiant d’origine africaine. C’est là qu’il commence à combiner les harmonies pentatoniques de la musique éthiopienne traditionnelle à celles du jazz de l’époque. De ces expérimentations résultera l’ethio-jazz, genre musical qui fut exhumé et remis au goût du jour il y a une quinzaine d’années par le label Buda Musique via ses compilations « Ethiopiques ». Le répertoire de Mulatu bénéficia également d’un regain de notoriété grâce à l’inclusion de certaines de ses compositions dans la B.O. de « Broken Flowers » de Jim Jarmusch.
« Mascaram Setaba » est extrait de l’album « Afro Latin Soul Vol. 1 », sorti en 1966. C’est bien cette influence latin jazz qu’on retrouve sur ce morceau qui fut samplé par Sadat X, le Daffy Duck du hip-hop U.S., sur l’excellent « Wild Cowboys ».