Le fils du vocaliste jazz Bobby McFerrin est avant tout un enfant du hip-hop. Quand il commence à produire sa propre musique au lycée, c’est sous l’influence de ses modèles DJ Premier, le Wu-Tang et l’immortel J Dilla. Installé à New York pour suivre des études de musique, il traîne avec des jazzeux et écume les petits groupes en tant que responsable clavier/machines/beatbox. En parallèle, il continue à produire sa musique, qui se cristallise en une électro-soul mâtinée de touches hip-hop et jazz. Il commence à tourner seul, jouant les hommes-orchestres avec son Rhodes, son contrôleur Ableton et ses machines. Mais le jeune homme aime aussi brouiller les pistes, comme en témoignent ses improvisations autour du thème de « Everything In Its Right Place » de Radiohead auxquelles il s’adonne régulièrement lors de ses concerts.
Le morceau « Georgia » est extrait de son EP « Broken Vibes » sorti en 2006, et reflète les influences hip-hop et jazz à l’origine de sa musique. Accompagné de Cosmic Jones au chant, il peint un paysage musical ample et mélancolique calé entre des nappes de clavier atmosphériques et un beatbox terrestre. Il s’est depuis libéré de ses influences hip-hop sans toutefois les renier, et sa musique a évolué vers une soul cosmique qui fait la part belle à l’expérimentation : quand on est signé chez Brainfeeder, le label de Los Angeles fondé par Flying Lotus et qui héberge des explorateurs soniques tels que Daedelus, Kamasi Washington, The Gaslamp Killer, Thundercat et Tokimonsta, comment pourrait-il en être autrement ?