Chez les López, l’art délicat de la contrebasse se transmet de père en fils. Alors quand le petit Orlando manifeste un intérêt précoce pour le violon, son grand-père se permet de lui rappeler l’importance de l’héritage familial : le père d’Orlando et surtout son oncle Israel ‘Cachao’ López perpétuent cette tradition, il en sera de même pour lui. De ses glorieux aînés, celui qu’on surnomme bientôt ‘Cachaíto’ en référence à son oncle hérite de la lourde responsabilité de dépositaire des rythmes afrocubains. Il s’acquitte de cette tâche avec brio et discrétion en session studio comme en live durant une carrière qui s’étire sur près de 60 ans, lui conférant le statut de légende vivante à Cuba. Il faut attendre le succès planétaire inattendu de l’album « Buena Vista Social Club » (écoulé à plus de 12 millions d’exemplaires dans le monde depuis sa sortie en 1997) pour que la scène traditionnelle cubaine dont il fait partie soit révélée au vaste monde.

Cette résurgence tardive permet à Cachaíto de sortir en 2001 son premier et unique album solo « Cachaíto », sur l’excellent label de musiques du monde World Circuit. Le pari de départ est osé : faire de la contrebasse, instrument de l’ombre par excellence, la pièce maîtresse de l’album. Un pari cependant réussi grâce à l’apport de musiciens du monde entier (Pee Wee Ellis, Hugh Masekela…) et à l’incorporation d’éléments de jazz, funk, reggae et hip-hop au son traditionnel cubain.

Notre morceau du jour, « Redención » (rédemption, salut) reflète ce mélange harmonieux des genres avec ses échos dub, sa flûte virevoltante et ses violons classieux comme autant d’excroissances sonores d’une contrebasse au centre de tout.

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