La deadline des transferts est enfin passée… En attendant que le jeu reprenne sa juste place, l’actualité de la semaine écoulée a été dominée par les mouvements d’effectifs, concrétisés ou non.
Comme chaque semaine, « Le 5 » décortique 5 actus essentielles qui ont eu lieu au cours des 7 derniers jours en NBA, et quelques brèves à la volée.

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1/ Le transfert d’Anthony Davis, un feuilleton parti pour durer

Tout ça pour ça… Après 10 jours de non-communication, d’offres sans réponse, d’interactions à distance sur les réseaux sociaux, de fuites stratégiques dans les médias,  de familles qui s’en mêlent et de coups de bluff, Anthony Davis est toujours un Pelican et le restera au moins jusqu’à la fin de la saison. Les Lakers ont eu beau s’employer (un peu mollement au début, il est vrai), New Orleans n’a pas cédé d’un pouce. Malgré les envies d’ailleurs de leur joueur emblématique, c’est un choix logique de la part des Pelicans, qui savent que la meilleure offre des Lakers (la dernière en date incluait Lonzo Ball, Kyle Kuzma, Brandon Ingram, Josh Hart, Ivica Zubac et 2 1ers choix de draft) sera toujours sur la table cet été et que d’autres prétendants de taille, en particulier les Celtics et leur potentielle offre mirobolante alliant jeunes joueurs talentueux (Jayson Tatum ?) et moults choix de draft, pourront participer aux enchères à ce moment-là. Bien que Davis ait annoncé qu’il ne resignerait pas à Boston si New Orleans l’y transférait, cela n’a pas découragé Danny Ainge, qui s’est dit prêt à mettre tout son roster (sauf Kyrie Irving) sur la table en échange de l’intérieur All-Star. Toutefois, il ne s’est pas engagé explicitement auprès des Pelicans à inclure Jayson Tatum dans le lot. Sachant que c’est le joueur que New Orleans souhaiterait récupérer en priorité, ceux-ci feraient bien de se méfier : entre le transfert de Paul Pierce et Kevin Garnett aux Nets et l’échange Kyrie Irving-Isaiah Thomas, le rouquin malin a la réputation (justifiée) de siphonner les franchises avec lesquelles il deale. Entre AD et les récentes déclarations de Kyrie Irving, Boston se prépare un été agité.

Faut-il voir dans l’attitude de New Orleans une petite vengeance envers des Lakers qu’ils n’ont pas apprécié voir tourner autour de leur star ? Certains le pensent, et au vu du récent état d’esprit de l’équipe de Los Angeles, il y a de quoi leur donner raison. La semaine dernière, nous nous interrogions sur l’impact que pourrait avoir l’incertitude d’un transfert sur le jeune roster des Lakers.  Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour en être témoins, avec un -42 face aux Pacers et leurs fans toujours aussi facétieux mardi, la plus importante défaite de la carrière de LeBron James. La tension palpable au sein de l’équipe s’est manifestée le week-end dernier lors d’une altercation entre certains joueurs et le coach Luke Walton, et ce ne sont pas les attitudes sur le terrain ou sur le banc lors de la défaite contre Indiana qui rassureront les fans de L.A.

Maintenant que la deadline des transferts est passée et que les jeunes pousses ne sont plus menacées jusqu’à nouvel ordre, l’équipe devrait retrouver un semblant de calme. Lonzo Ball a su prendre cette situation avec humour, et les Lakers sont allés décrocher une belle victoire au buzzer sur le parquet des Celtics, dans un de ces hasards du calendrier qui ressemblent à un pied de nez du destin. L’équipe parviendra-t-elle à se remobiliser pour décrocher une place en playoffs ?

 

2 / Course à l’armement à l’Est

Point de référence au récent retrait russe du traité de non-prolifération nucléaire, c’est bien de transferts NBA qu’il est question ici. Si Boston est resté sage durant cette période de transferts et a gardé toutes ses billes pour pouvoir attirer Anthony Davis cet été, cela n’a pas été le cas des 3 autres prétendants au trône de la Conférence Est, qui se sont tous significativement renforcés en vue de la fin de saison. Les Milwaukee Bucks ont récupéré Nikola Mirotic, ajoutant un shooteur longue distance pour espacer le jeu au profit de leur star Giannis Antetokounmpo. Les Toronto Raptors ont fait venir l’astucieux pivot espagnol Marc Gasol en échange de Jonas Valanciunas, Delon Wright et CJ Miles. Enfin, les Philadelphia 76ers ont montré toute l’étendue de leurs ambitions en acquérant l’ailier des Clippers Tobias Harris (et notre héros Boban) et en mettant fin à l’expérience Markelle Fultz, envoyé au Magic d’Orlando.

En attendant de voir comment les recrues s’adaptent à leurs nouveaux quartiers, ces mouvements de personnel traduisent de la part de ces 3 équipes une volonté de jouer pleinement leur chance cette saison dans une Conférence Est à saisir. Se sont-elles renforcées simplement pour avoir le privilège de perdre contre les Warriors en finale ?

 

3/ Westbrook, vers la pleine conscience ?

Russell Westbrook aurait-il enfin trouvé sa place ? S’il n’a jamais été considéré comme un tireur d’élite, la crise prolongée d’adresse que traverse actuellement Russ (24,8% à 3 points, 41,5% au global cette saison) a de quoi surprendre. Il faut remonter aux 2 premières saisons de l’impétueux meneur du Thunder pour trouver trace d’une telle froideur au shoot. Symptôme ou catalyseur d’une remise en question de Pointzilla, ce manque de réussite a amené Russ à changer ses habitudes. Il laisse de plus en plus la charge du scoring au candidat au MVP Paul George. Après les critiques sur son jeu personnel et ses prises de décision problématiques dans le crunch time, le meneur évolue actuellement vers un rôle de métronome du jeu offensif d’OKC et de facilitateur pour ses coéquipiers. Westbrook remplit toujours la feuille de stats, avec 8 triples doubles au cours des 8 derniers matchs (dépassant les 7 d’affilée de Michael Jordan), mais ceux-ci n’envoient plus le même message.

Les triples doubles statistiques des 2 dernières saisons traduisaient autant une volonté de prouver sa valeur et de venger le départ de Kevin Durant, qu’une envie de laisser sa trace dans l’histoire de la ligue en surpassant l’exploit d’Oscar « Big O » Robertson. Cette ambition dévorante s’est souvent réalisée au détriment des résultats collectifs, contrairement à sa série actuelle de triples doubles, qui semblent s’insérer plus naturellement dans le flot du jeu. Tout en conservant l’intensité de son niveau d’engagement, Russ joue plus juste, il force de moins en moins les choses et laisse le jeu venir à lui. Westbrook serait-il enfin parvenu à canaliser son immense énergie pour amener son jeu au niveau supérieur ? Cette possibilité a de quoi effrayer le reste de la ligue.

Au vu des excellents résultats de l’équipe (9 victoires et 1 seule défaite serrée face à Boston sur les 10 derniers matchs) et du joueur (19,3 points, 12,6 rebonds et 13,1 passes décisives par match sur cette période), la mue du meneur est clairement profitable aux deux parties. Gare tout de même aux vieux démons qui ne sont jamais loin, comme l’a démontré sa bourde en toute fin de match contre Boston.

4/ Les Wizards dans le néant

Déjà opéré du talon début janvier et victime d’une infection post-opératoire dans la foulée, le malheureux John Wall a subi un énième coup dur, une rupture du tendon d’Achille après une chute à son domicile… Au-delà des circonstances qui évoquent plus le septuagénaire au col du fémur ostéoporotique que l’athlète de haut niveau, le verdict est brutal : Wall devra subir une nouvelle intervention chirurgicale et sera absent des parquets au moins 12 mois.

Accident domestique pour John Wall, catastrophe industrielle pour les Wizards. L’équipe de la capitale, déjà piégée dans les sables mouvants à cause de la masse salariale enflée d’un roster plafonné, doit désormais faire face à la blessure redoutable et redoutée de l’explosif meneur pour lequel elle a engagé près de 170 millions de $ sur les 4 prochaines saisons.

Face à cette sombre réalité, Washington a réagi. Après avoir soutenu mordicus qu’elle ne transférerait pas Bradley Beal ou Otto Porter, la franchise a envoyé ce dernier aux Bulls en échange de Bobby Portis et Jabari Parker, et transféré Markieff Morris aux Pelicans en échange de Wesley Johnson. Grâce à ces deals, Washington est passé sous le seuil de la luxury tax et se donne un peu d’air. Simples économies de court terme ou lancement des grandes manœuvres de reconstruction ? Si Beal est transféré cet été, nous aurons la réponse.

 

5/ All-Star Game 2019 : Giannis et LeBron font leurs choix

Jeudi, c’était aussi la première édition télévisée de la draft du All-Star Game, au cours de laquelle les 2 capitaines Giannis et LeBron ont choisi les joueurs de leurs équipes respectives. Seuls changements dans la liste des joueurs sélectionnables : le remplacement de Victor Oladipo par le méritant D’Angelo Russell, et l’ajout de 2 places supplémentaires au profit des pré-retraités Dwyane Wade et Dirk Nowitzki pour services rendus à la nation.

Les 2 capitaines pouvaient faire leur choix chacun leur tour parmi ce pool de 24 joueurs, en 3 temps : LeBron avait le premier choix parmi les joueurs titulaires, Giannis avait la priorité pour les remplaçants, et James pouvait choisir en premier entre les 2 légendes Dirk et D Wade.

Au vu de leurs choix respectifs, et même si ça n’a que peu de sens dans le cadre d’un match d’exhibition, la balance penche outrageusement en faveur de Team LeBron. Là où Giannis a fait preuve de loyauté en faisant de son coéquipier Khris Middleton son premier choix parmi les remplaçants, LeBron a été plus tactique : stratège devant l’éternel et habitué des coups à 3 bandes, King James s’est fait un malin plaisir de sélectionner Anthony Davis et tous les free agents à venir cet été (Kevin Durant, Kyrie Irving, Kawhi Leonard, Klay Thompson), Giannis y allant de sa petite blague au passage. Toujours est-il que James va pouvoir passer du temps avec chacun d’entre eux lors du All-Star Weekend, les gaver de ballons sur le parquet et leur farcir les oreilles en dehors afin de les inciter à poser leurs valises sous les palmiers de L.A. cet été. Vous avez dit « environnement toxique » ?

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Sur le banc :

→ Peut-être le seul vrai scandale dans la sélection des prochains All-Stars, l’absence de Rudy Gobert a laissé des traces. Interrogé par les journalistes, l’intéressé a laissé transparaître toute sa frustration et a été rattrapé par ses émotions. Dans le rôle des bad boys en carton-pâte, Andre Iguodala et Draymond Green sont venus tour à tour troller le méritant pivot d’Utah sur les réseaux sociaux. Loin de se laisser faire, Rudy a répliqué à coups de napalm. Utah et Golden State s’affrontent dans 4 jours : tellement hâte…

→ Pour sa première intervention devant les médias depuis que le transfert de Kristaps Porzingis la semaine dernière a ravivé les rumeurs de sa prochaine signature aux Knicks cet été, KD était un peu tendu

→ Bien qu’Harrison Barnes ait appris son transfert vers Sacramento en cours de match, l’ailier a souhaité finir la partie avec ses futurs ex-coéquipiers des Mavs. Professionnel jusqu’au bout.

→ 32 000 points pour LeBron James, 7 000 passes décisives pour Tony Parker, 3ème triple double pour Luka Doncic… Des carrières bien remplies ou qui promettent de l’être.

→ Le Heat va retirer le maillot de l’ailier-fort Chris Bosh le 26 mars prochain. Après Alonzo Mourning, Tim Hardaway et Shaquille O’Neal, il s’agit du 4ème joueur dont le maillot est retiré par la franchise de Miami, en attendant les très probables annonces concernant Dwyane Wade et Udonis Haslem.

→ Vue l’évolution des valorisations des franchises NBA, notamment la dynamique à la hausse des 5 dernières années, la ligue a de beaux jours devant elle.

→ Ô joie ! La NBA a annoncé qu’elle allait organiser 2 matchs à Paris en décembre 2019 et décembre 2020. Maintenant, si elle pouvait nous épargner un Bulls-Cavs…

→ C’était peut-être le Super Bowl dimanche, mais la meilleure passe de quarterback dimanche dernier fut lancée sur un parquet NBA.

→ Kyrie est un funambule.

→ Pour son retour sur le petit écran, Tom Thibodeau a frappé fort d’entrée de jeu. Préparez-vous à voir ce visage figé hanter vos cauchemars au cours des prochaines nuits.

→ Quand tu crois, à tort, que le coach t’appelle pour entrer en jeu… Dennis, Enes, il y a quoi se méprendre. Nous serions presque tristes pour lui.

→ « Je te tieeeeens, tu me tieeeeens, par la barbicheeeeeetteuh ! »

→ Ne sachant pas s’il allait être transféré, Ricky Rubio en a profité pour bosser sur son job d’appoint histoire de ne pas être pris au dépourvu.

→ Affaire des chauves-souris de San Antonio, suite. Depuis le départ en retraite de Manu Ginobili, les Spurs étaient démunis face au récent retour des bêtes ailées dans leur arène. C’était sans compter sur l’inénarrable Coyote, qui a pris le relais cette semaine dans un style tout personnel. La technique est moins impressionnante que celle de l’exterminateur argentin, mais elle a le mérite de fonctionner.

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