L’attente fut longue…
…mais la saison NBA a enfin repris ! Depuis près d’un mois, nous pouvons étancher notre soif de basketball, observer, visionner, décortiquer, analyser… Chaque équipe a disputé une petite douzaine de matchs, un échantillon si réduit qu’aucun statisticien digne de ce nom n’oserait le considérer comme représentatif, mais à Flagrant Soul, il en faut plus pour nous effrayer : quoi de plus normal que nous baser sur cette poignée de matchs pour nous livrer à des analyses catégoriques et des prédictions plus ou moins farfelues ?
Au programme, 10 motifs de satisfaction et 10 déceptions depuis le début de saison, ainsi que 10 prédictions pour le mois suivant : voici le Triple-Double, notre nouvelle rubrique mensuelle.
10 SATISFACTIONS
1/ Ben Simmons, meilleur espoir masculin
D’ores et déjà notre chouchou, et le choix logique pour le titre de meilleur rookie de l’année. On avait entrevu le potentiel de l’australien lors de la summer league 2016, avec quelques passes bien senties, tout ça pour être frustrés par sa saison blanche l’an dernier suite à une blessure au pied. Au vu des performances de l’ancien n°1 de la draft depuis le début de saison, ça valait la peine d’attendre une petite année : le meneur surdimensionné des Sixers affiche des stats impressionnantes (17,8 points / 9,4 rebonds / 7,8 passes décisives par match) pour un débutant et s’est affirmé comme une menace constante de triple-double : il en affichait déjà 2 à son compteur au bout de 9 matchs professionnels, un exploit que seul le Big O, Oscar Robertson, réussit avant lui.
Plus encore que ces chiffres, Simmons joue juste et impressionne par la maturité de ses prises de décision sur le parquet ; ne lui manque désormais qu’un shoot fiable pour qu’il devienne inarrêtable. Le duo qu’il forme avec Joel Embiid est aussi dévastateur cette saison que prometteur pour l’avenir de la franchise (en croisant les doigts pour que ces 2 pépites évitent les blessures). Le process arriverait-il enfin à échéance ? Il est encore trop tôt pour le dire, mais après des années au fond du gouffre, les fans des Sixers ont enfin de quoi se réjouir.
2/ Indiana, pas si mauvais en affaires
Quand le transfert de Paul George vers Oklahoma fut annoncé cet été, nombreux furent les observateurs (votre serviteur compris) à penser que le staff d’Indiana, en particulier du GM Kevin Pritchard, consommait des substances hallucinogènes au vu du maigre retour obtenu par les Pacers en échange de leur star. Victor Oladipo était jusqu’ici un arrière au shoot suspect qui n’avait pas su s’imposer à Orlando et OKC, et Domantas Sabonis sortait d’une saison de rookie où il n’avait pas montré grand-chose. A notre plus grande surprise, ces 2 pièces rapportées ont réalisé un début de saison canon : Oladipo s’est métamorphosé et réinventé en 1ère option offensive viable (23 points par match), avec une réussite à 3 points inédite jusqu’ici pour lui (44,8%). Quant à Sabonis, le fils de s’est transformé en machine à double-double (13 points et 10,2 rebonds par match). Même si un joueur du niveau de Paul George ne peut être remplacé à l’identique, force est de constater que son transfert n’a pas été si déséquilibré.
3/ Orlando Magic, le jour et la nuit
Après sa saison abyssale (29 victoires – 53 défaites) l’an dernier, on attendait mieux d’Orlando, mais pas si rapidement. Le Magic a démarré la saison sur les chapeaux de roues et pointe actuellement à la 3e place de la conférence Est, avec à son tableau de chasse quelques victimes de choix (Cleveland, San Antonio, Memphis). Evan Fournier poursuit son envol (20 points de moyenne cette année) et s’affirme comme le leader offensif de l’équipe. Aaron Gordon a repris des couleurs depuis qu’il est revenu au poste 4, son poste naturel, en fin de saison dernière : il continue à progresser cette année et garde de sa période d’ailier un shoot amélioré, affichant une réussite insolente à 3 points depuis le début de la saison (59,5%). Nikola Vucevic a la main chaude, l’athlétique Jonathon Simmons veut définitivement creuser son trou et Frank Vogel s’est rappelé qu’il était un bon coach. Le temps est au beau fixe mais le calendrier risque d’être moins favorable au Magic dans les prochaines semaines, à suivre donc…
4/ Giannis, MVP précoce
Est-il trop tôt pour le couronner MVP ? Ce qui est certain, c’est que le grec a la frite… Meilleur marqueur de la NBA avec 31,7 points de moyenne par match malgré l’absence continue d’un shoot fiable, Giannis ravage la ligue chaque soir et dépasse même le niveau d’efficacité de son modèle LeBron James. Reste maintenant à obtenir des résultats collectifs à la hauteur de ces performances individuelles : l’arrivée récente d’Eric Bledsoe apporte une pièce intéressante pour faire tourner plus efficacement le collectif des Bucks.
5/ Andre Drummond marque des lancers francs !
Après un putride pourcentage de 38,1% de réussite en carrière depuis la ligne de réparation, le pivot des Pistons affiche un passable mais plus acceptable 64,2 % cette saison. La raison de ce petit miracle ? Drummond a travaillé cet été avec l’avocat de profession/entraîneur par passion Idan Ravin, qui l’avait accompagné lors de son arrivée dans la ligue en 2012. Pour aider Drummond à sortir de l’ornière, ce dernier a privilégié une approche globale incluant aussi bien la préparation mentale que la technique et la gestuelle, avec pour principe directeur une maxime digne de Yoda : « tu dois désapprendre tout ce que tu as appris ». Le but était de faire de Drummond un meilleur joueur dans toutes les facettes de son jeu, avec comme corollaire espéré une amélioration de sa réussite aux lancers francs. Le travail foncier estival lui a permis de perdre 15 kilos, facilitant ses mouvements et sa tonicité sur le parquet. Quant aux lancers, il attribue sa réussite retrouvée à 2 facteurs : des genoux plus fléchis qu’avant, et une longue respiration d’avant shoot qui lui permet de faire abstraction de ce qui l’entoure et de se concentrer pleinement.
Comme quoi, il est possible de progresser aux lancers francs au cours de sa carrière, même lorsqu’on est un big man : dommage que Shaq n’ait jamais reçu ce mémo.
6/ Kristaps Porzingis, King of New York
No Melo, no problem. Après une intersaison marquée par les départs de Carmelo Anthony et Phil Jackson, qui représentaient depuis quelques années la fondation du « projet » des Knicks pour le meilleur et pour le pire, l’avenir de la franchise était plus incertain que jamais. Face à cette énième phase de reconstruction et toutes les incertitudes qu’elle implique, Kristaps Porzingis a endossé sans ciller le costume de patron, faisant preuve d’une remarquable maturité quand on sait la difficulté d’assumer le rôle de leader dans une ville à la fanbase aussi exigeante et tourmentée. Le géant lituanien est passé à 30,4 points de moyenne (3e meilleur marqueur de la ligue), soit 12 de plus que la saison dernière, et une réussite aux shoots en net progrès dans tous les domaines. Si l’on ajoute ses progrès au contre (qui amènent des comparaisons enflammées et trop précoces à Hakeem Olajuwon), le titre de Most Improved Player est dans sa ligne de mire. Faites place au nouveau Frank White.
7/ Les jeunes pousses de Boston à l’épreuve du feu
Avec la terrible blessure de sa prestigieuse recrue Gordon Hayward 5 minutes après le coup d’envoi de sa saison, Boston prenait d’entrée une douche froide et devait logiquement revoir ses objectifs de domination de la conférence Est. Conséquence de l’absence de Hayward et des transferts de Jae Crowder et Avery Bradley, les Celtics ont été contraints d’accélérer le développement de leurs jeunes pousses Jaylen Brown et Jayson Tatum et de les jeter dans le grand bain. Les n°3 des drafts 2016 et 2017 réagissent étonnamment bien à cette montée en grade forcée, apportant chaque soir un total cumulé de 28 points et 13 rebonds, ainsi que leur jeu athlétique. Kyrie Irving est le leader incontesté de l’équipe et Al Horford est toujours aussi utile dans son rôle d’homme de l’ombre, mais ces 2 jeunes y sont aussi pour beaucoup dans l’excellent début de saison de Boston qui affiche désormais 12 victoires d’affilée.
8/ Des Grizzlies toujours aussi coriaces
Y a-t-il un avenir pour les équipes toujours classées mais jamais gagnantes ? Dans la très relevée conférence Ouest, Memphis occupe les places d’honneur depuis plusieurs années sans jamais avoir réussi à s’affirmer comme un réel prétendant au titre. Reste alors à bien faire son métier chaque soir, avec abnégation. Les mouvements de roster ces dernières saisons n’ont pas fondamentalement changé l’identité « Grit N’ Grind » de Memphis, pour notre plus grand plaisir : l’équipe dure au mal menée par les sous-estimés Marc Gasol et Mike Conley est encore une fois au rendez-vous.
9/ Le parquet rétro des Bucks
Pour un peu, on se serait cru dans « Semi-Pro » le temps d’un soir.
N’en déplaise aux mauvaises langues, la réplique du fameux parquet « Mecca » des Bucks fut une réussite. A refaire.
10/ Draymond Green, chaud bouillant du trash talk
L’ailier fort (en gueule) des Dubs reprend la saison comme il l’avait terminée l’an dernier, la bouche grande ouverte. Petit florilège :
#CoeurAvecLesDoigts
#NeChangeRienDraymond
10 DECEPTIONS
1/ Arrêtez le massacre !
Gordon Hayward, Jeremy Lin, Rajon Rondo, Milos Teodosic, Chris Paul, Derrick Rose, Kevin Durant, Rudy Gobert, D’Angelo Russell… Malgré le nouveau calendrier et sa présaison avancée et raccourcie, la liste des joueurs partiellement ou totalement absents sur blessure depuis le début de la saison est longue comme un jour sans pain. La faute à pas de chance ou à l’intersaison tronquée ?
2/ Retard à l’allumage pour les favoris
Golden State qui perd 3 de ses 7 premiers matchs, San Antonio et Cleveland qui enchaînent 4 défaites de suite… Les grosses écuries ont calé sur la ligne de départ cette saison. Les Warriors sont rapidement repassés en mode Galactus et San Antonio a repris des couleurs avant même le retour du précieux Kawhi Leonard, mais Cleveland inquiète : avec 6 victoires et 7 défaites, les triples finalistes pointent actuellement à la 11e place de la conférence Est. De nombreux facteurs expliquent ces piètres performances : la préparation perturbée de LeBron à cause d’une blessure à la cheville en fin de training camp, le départ surprise du pilier Kyrie Irving, un Kevin Love qui peine à prendre un rôle plus important, l’intégration de nouvelles têtes (Jae Crowder, Derrick Rose…), l’absence d’Isaiah Thomas toujours blessé, une défense tout simplement inacceptable (30e et bon dernier en defensive rating) quand on veut prétendre au titre suprême… King James fait de son mieux pour écoper, avec quelques performances rares, mais il est aberrant qu’une équipe avec ce potentiel en soit là.
3/ Denver, une attaque qui toussote
Après avoir échoué d’un souffle à la porte des playoffs en avril dernier, nous pensions qu’il ne manquait qu’une défense aux Nuggets pour qu’ils franchissent le cap. C’est pourtant l’attaque qui a posé problème lors de ses premiers matchs : le jeu de passes bien huilé, centré autour de sa pépite Nikola Jokic, a été perturbé par les mouvements de roster, notamment l’arrivée d’un Paul Millsap qui n’est pas encore bien intégré. Le Joker a depuis relancé la machine avec une grosse performance contre Brooklyn et Denver semble de nouveau sur la bonne voie.
4/ Le mystère Markelle Fultz
Qu’est-il arrivé au rookie de Philadelphie ? On ne peut pas dire que le 1er choix de la dernière draft ait été particulièrement convaincant depuis cet été, et il a parfois été franchement inquiétant, comme lors de ses passages sur la ligne des lancers francs.
Passée l’explication irrationnelle (mais néanmoins tentante) d’un maraboutage à la Monstars pratiqué par Andre Drummond pour subtiliser les capacités de shooteur de Fultz, un début de réponse a commencé à émerger : Raymond Brothers, l’agent du joueur , annonçait que Fultz souffrait d’une blessure qui l’empêchait de lever son bras, ce qui affectait son mouvement de shoot, et qu’il avait fallu drainer du liquide de son épaule avant le début de la saison. Tout cela pour que le même Raymond Brothers se déjuge quelques heures après, annonçant cette fois que l’épaule de son poulain n’avait pas été drainée mais que ce dernier avait reçu une piqûre de cortisone. Depuis cette valse-hésitation publique, Markelle Fultz a rejoint la liste des blessés pour une absence d’au moins 3 semaines.
Fultz n’est pas le premier (ni le dernier) à jouer avec une blessure, mais pourquoi tant de mystères sur sa situation, et surtout, pourquoi une telle prise de risque pour une franchise habituée à gérer avec une grande précaution les blessures de ses jeunes talents (Embiid, Simmons…) ces dernières saisons ? L’opacité de la gestion de sa blessure a de quoi étonner.
5/ Les Wizards, un groupe qui plafonne ?
Après 7 matchs accrochés contre Boston et une sortie avec les honneurs lors des derniers playoffs, on pensait que Washington allait définitivement se faire une place parmi les prétendants à la couronne de la conférence Est cette saison. Leur début de saison hésitant, avec déjà quelques défaites embarrassantes contre des équipes réputées inférieures (Los Angeles Lakers, Phoenix Suns, Dallas Mavericks), ne va pas en ce sens. Si le backcourt John Wall / Bradley Beal assume son statut et tourne déjà à plein régime, le banc des Wizards souffre toujours d’un manque cruel de talent. Difficile d’imaginer Washington aller plus loin sans y remédier.
6/ Minnesota, SOS défense
Malgré l’arrivée à l’intersaison du pitbull Jimmy Butler, les Wolves poursuivent leurs errements défensifs (27e sur 30 en defensive rating, comme l’an dernier), un constat d’autant plus incompréhensible quand on connaît la réputation de perfectionnisme (à la limite de l’obsession tyrannique) du coach Tom Thibodeau en défense. La jeunesse de ses stars KAT et Wiggins n’est plus une excuse valable après 1 an à apprendre les schémas défensifs de Thibs. Les vétérans Butler et Taj Gibson ont déjà tiré la sonnette d’alarme, en espérant que leur sortie déclenchera une prise de conscience de l’ensemble de l’équipe.
7/ Phoenix, pas près de renaître de ses cendres
On attendait peu des Suns, et ils parviennent malgré tout à décevoir. Si leurs résultats actuels les placent à peu près sur le même rythme que l’an dernier, c’est dans la manière qu’il y a de quoi trouver à redire. Les 3 défaites (dont 2 énormes fessées de -48 et -42 points contre les Blazers et les Clippers) pour commencer la saison ont entraîné le limogeage du coach Earl Watson et le craquage du meneur star Eric Bledsoe, dont le tweet du 22 octobre laisse peu de place à l’interprétation (même s’il tenta de se justifier d’une manière, disons, fantaisiste auprès du staff des Suns). Dont acte : Bledsoe n’a plus disputé de match sous le maillot des Suns par la suite et a tout récemment été transféré aux Bucks. Pour certains observateurs, ce grand bazar est une fois de plus à mettre au débit du propriétaire de la franchise, Robert Sarver. Celui qui fut désigné plus mauvais propriétaire de franchise NBA (et 120e sur 122e propriétaire de franchise de sport majeur aux USA) l’an dernier par ESPN accumule les mauvais choix depuis son arrivée en 2004, et la franchise se retrouve sans réelle vision de long terme. Nombreux sont les fans des Suns qui espèrent le voir se séparer de la franchise, même si l’intéressé dément toute velléité de revente. La fanbase des Suns doit se préparer à des lendemains qui déchantent…
8/ New Orleans Pelicans, recherche arrières désespérément
L’expérimentation des Twin Towers commence à prendre : Demarcus ‘Boogie’ Cousins (28,7 points, 13,8 rebonds, 5,7 assists par match) et Anthony Davis (27,3 points, 12,1 rebonds, 2,08 contres par match) affichent des stats gargantuesques chaque soir et les Pelicans peuvent se targuer d’avoir dans leur équipe 2 des 6 meilleurs marqueurs et 2 des 5 meilleurs rebondeurs de la ligue. Mais autour des Twin Towers, c’est le désert, surtout à l’arrière : Rondo est absent (et de toute façon pas très porté sur le shoot), Jrue Holiday ne semble pas réussir à passer un cap, E’Twaun Moore ne serait probablement pas titulaire dans la majorité des franchises de la ligue et Jameer Nelson doit avoir pas loin de 60 ans maintenant. OK, on exagère un peu mais avec pour frontcourt 2 beaux bébés qui prennent de la place, il est essentiel d’avoir des arrières shooteurs adroits de loin pour espacer le jeu, or New Orleans pointe actuellement au 24e rang à la réussite à 3 points. CQFD.
9/ Utah Jazz, « un seul être vous manque, et tout est dépeuplé »
La maxime de Lamartine résume parfaitement la situation des Jazz : sans son scoreur et créateur attitré Gordon Hayward, l’attaque déjà très robotique d’Utah est devenue totalement prévisible. Résultat, la franchise pointe au 27e rang en offensive rating, et cette absence de créateur offensif amène même le toujours trop altruiste Ricky Rubio à pratiquer le dépassement de fonctions, avec une pointe inattendue à 30 points contre les Blazers le 1er novembre. Compter sur Rubio pour assumer le rôle de scoreur principal, c’est un peu comme compter sur Kobe Bryant pour mener la ligue aux passes décisives : ce n’est pas dans son logiciel et même si ça peut arriver occasionnellement, ça ne sera jamais la norme.
La défense des Jazz est toujours aussi suffocante (3e en defensive rating) mais tant que la franchise n’aura pas recruté un playmaker, les difficultés continueront. Quel dommage qu’ils n’aient pas dans leur roster un vétéran qui sait faire tourner le ballon comme créer son propre shoot, un peu à la Boris Diaw quoi. Ah, ils l’avaient et l’ont laissé partir cet été sans contrepartie ? Bon…
10/ De nouveaux maillots bien fragiles
L’équipementier sportif à la virgule était tout heureux de récupérer le marché de la NBA et avait annoncé cet été sa ligne de nouveaux maillots à grand renfort de publicité. Seul hic, mais de taille : ils semblent légèrement fragiles, comme peuvent en attester LeBron James, Draymond Green ou encore Ben Simmons. Et voilà, l’un des rares faits d’arme de Darko Milicic en NBA est devenu bien banal, d’un seul coup.
10 PREDICTIONS POUR NOVEMBRE
1/ OKC trouve la formule magique
Avec les arrivées de Carmelo Anthony et Paul George, 2 joueurs majeurs habitués à avoir la balle en main comme Russell Westbrook, le début de saison hésitant du Thunder était à prévoir. S’il est une leçon qu’on peut tirer de l’ère des superteams, c’est que le talent prime sur tout le reste. Au fil des matchs, Oklahoma City va trouver le moyen de faire coexister ses 3 stars et se posera définitivement comme rival sérieux des Warriors à l’ouest.
2/ Houston essuie les plâtres
La blessure de Chris Paul a mis Houston en retard dans la phase d’adaptation nécessaire à l’intégration de son nouveau meneur. Paul a besoin d’avoir le contrôle de la balle, mais l’excellent James Harden monopolise lui aussi le ballon, la transition ne se fera pas sans douleur.
3/ Cleveland, vogue la galère
A moins que Kevin Love ne prenne un rôle plus important et que l’équipe ne se remobilise en défense, Cleveland va continuer à vivoter avant le retour d’Isaiah Thomas. Et par extension…
4/ LeBron joueur du mois de novembre à l’Est
King James va devoir enchaîner les perfs pour éviter que son équipe ne sombre dans les profondeurs du classement de la conférence Est. Il en est capable, mais pour encore combien de temps, lui qui entre dans sa 15e saison et affiche plus de 11 000 minutes de jeu au compteur en carrière ? Les Cavs et LeBron feraient bien de ne pas charger excessivement la mule, au risque de connaître la même mésaventure que Kobe Bryant.
5/ Utah s’enfonce au classement
Avec l’absence annoncée de Rudy Gobert pour 4 semaines, la défense d’acier des Jazz perd son point d’ancrage, et comme leur attaque est inexistante…
6/ Draymond Green va se faire suspendre
On l’a vu plus haut, il est déjà bien au taquet. Avec 3 fautes techniques et 1 expulsion en 13 matchs, on n’est pas loin d’une altercation ou d’un de ces coups de pied dans les parties dont il a le secret, et donc d’une suspension.
7/ Jahlil Okafor est transféré
Cela fait quelques temps qu’avec l’émergence d’Embiid, Okafor n’est plus dans les plans à de long terme des Sixers. Les pistes de transfert semblent se réchauffer, parions que les Sixers vont réussir à trouver preneur dans le mois.
8/ Les Spurs, toujours là
La guérison de Kawhi Leonard prend du retard ? Tony Parker n’est pas encore prêt pour son retour ? Rien d’insurmontable quand on est San Antonio. Comme d’habitude, on va les sous-estimer, et les Spurs vont prendre un malin plaisir à faire mentir leurs détracteurs.
9/ Lonzo Ball fait ses preuves
Les déclarations à l’emporte-pièce de Lavar, son troll/marketeur génial de père, l’attention accrue du public et des médias dans le marché majeur qu’est L.A., la comparaison automatique entre tout nouveau meneur des Lakers et son mètre-étalon Magic Johnson, une hype déraisonnable (surtout au vu du roster des Lakers), son frère qui se fait arrêter pour vol à l’étalage en Chine… Le rookie a fait parler de lui mais n’a pas forcément brillé par ses performances (hormis son triple-double contre les Bucks) pour le moment. Mais le gamin a du basket plein les doigts et les comparaisons avec Jason Kidd, si prématurées soient-elles, semblent adaptées : comme l’ancien meneur All-Star, Ball a pour lui la vision de jeu, le sens de la passe et une capacité remarquable à rebonder pour un meneur. Seul point noir, l’absence d’un shoot fiable, comme celui que certains médisants surnommaient parfois « Ason Kidd » (l’omission du J faisant référence à son absence de jump shot). Surtout, les deux joueurs partagent la même capacité à fluidifier la circulation de balle et à faire partager leur enthousiasme de la passe à leurs coéquipiers. Ces bonnes ondes vont finir par porter leurs fruits pour Lonzo.
10/ Steph Curry franchit la barre des 40% de réussite à 3 points
Jusqu’ici, Steph Curry s’est contenté de ce que les défenses lui donnaient cette saison, à savoir de plus en plus de longs 2 points (au grand dam des passionnés d’analytics, pour lesquels ce shoot est le moins efficace du basket). Fait étrange, il tire en moyenne un 3 points de moins par match que la saison précédente et il est passé pour la première fois de sa carrière professionnelle sous la barre des 40% de réussite (38,8% actuellement). Cette légère baisse d’adresse ne devrait pas se prolonger au-delà de novembre pour le tireur d’élite des Dubs.