Pour l’une des dernières éditions du 5 de cette saison régulière, examinons 5 actus essentielles de la semaine passée en NBA, au premier rang desquelles la divine surprise de voir la ligue venir en France en janvier prochain.

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1/ La NBA débarque à Paris !

La news de la semaine, que dis-je, de l’année pour tous les fans de basket US en France : la NBA débarquera à Paris l’an prochain ! Jeudi, la ligue a annoncé qu’elle allait organiser pour la première fois un match de saison régulière dans la Ville Lumière le 24 janvier 2020. La rencontre, qui opposera les Milwaukee Bucks du Greek Freak et les Hornets de Kemba Walker (s’il n’a pas pris la poudre d’escampette d’ici-là) et des français Tony Parker et Nicolas Batum, se jouera à l’AccorHotels Arena de Bercy. Les préventes devraient être disponibles à partir de septembre, vous pouvez vous inscrire pour être prévenus de la date de mise en vente des places.

Tellement hâte…

 

2/ Kemba Walker et Charlotte en sursis

Dans la course à la 8e et dernière place qualificative en playoffs à l’Est, Charlotte est aux fraises. Avec 35 victoires pour 40 défaites, les Hornets pointent à 2,5 longueurs derrière le Heat de Miami, un déficit qui parait difficile à remonter avec seulement 7 matchs à jouer. Pourtant, les minces espoirs de playoffs de la franchise de Caroline du Nord subsistent grâce à ce buzzer beater improbable de Jeremy Lamb face aux Raptors, mais surtout grâce aux remarquables performances de son leader Kemba Walker. Le meneur All-Star des Hornets nous a habitués à des poussées de chaleur sur la dernière ligne droite de la saison, et avec des pointes à 40 (contre Houston le 11), 36 (contre Boston le 23) et 38 points (contre San Antonio le 26), le millésime de mars 2019 figure déjà en bonne place dans l’ensemble de son œuvre.

Malgré ce pic d’activité, Charlotte affiche un record mitigé de 7 victoires pour 7 défaites en mars et occupe une position défavorable dans la lutte pour la qualification qui l’oppose à Miami et Orlando. Même s’ils accèdent aux playoffs, il leur faudra affronter la perspective peu enviable d’une élimination sans ménagement par les Bucks du tout-puissant Giannis.

Depuis plusieurs saisons, le destin de la franchise semble gravé dans le marbre. Charlotte semble condamné au ventre mou de la conférence est, oscillant entre 35 et 45 victoires chaque année, manquant les playoffs ou se qualifiant de justesse. Même si l’important travail de structuration réalisé depuis près de 10 ans par la franchise lui a permis de s’extraire durablement des abysses de la ligue, il n’en reste pas moins que son potentiel est plafonné. Peinant à attirer les free agents de marque, Charlotte doit maximiser ses choix de draft et signer des vétérans quelque peu âgés, un schéma de développement partagé par de nombreuses franchises basées dans des petits marchés. Comme ses hauts choix de draft furent rarement couronnés de succès (2012 : sélection de Michael Kidd-Gilchrist alors que Bradley Beal, Damian Lillard et Andre Drummond étaient encore disponibles / 2013 : sélection de Cody Zeller au lieu de CJ McCollum, Steven Adams, Giannis Antetokounmpo, Rudy Gobert / 2015 : sélection de Frank Kaminsky au lieu de Myles Turner, Devin Booker, Kelly Oubre…), Charlotte souffre d’un déficit de talent qui la condamne à cet entre-deux peu enviable : elle gagne trop pour bénéficier de choix de draft bien placés, mais pas assez pour prétendre aux premières places de sa conférence et être attractive pour des joueurs libres de tout contrat.

Si la franchise de Michael Jordan peut se féliciter sur un point, c’est d’avoir drafté et accompagné le développement de Kemba Walker jusqu’à ce que ce dernier atteigne le statut amplement mérité de All-Star. Mais en cas de non-qualification pour les playoffs et après une énième saison avec un record négatif, quel avenir pour la franchise et son joueur phare ? Charlotte et Kemba arrivent à la croisée des chemins : free agent cet été, Walker va-t-il rester à Charlotte après tant de déceptions ? Sa décision comporte un facteur sportif, mais aussi financier : ayant signé son contrat actuel avant l’explosion de la masse salariale de 2016, Kemba est très bon marché actuellement, à 12 millions de $ par saison. Ses performances lui ouvrent la possibilité de signer un contrat bien plus lucratif cet été, et s’il est sélectionné dans une des 3 équipes All-NBA, seuls les Hornets pourront lui offrir un contrat « supermax » de 221,3 millions de $ sur les 5 prochaines années, les 29 autres équipes pouvant lui offrir au mieux 140,6 millions de $ sur 4 ans. Pour Charlotte, la décision est lourde de sens : faut-il engager l’avenir sportif et financier de la franchise sur Kemba Walker ? Avec une masse salariale monopolisée par ce haut salaire, Charlotte n’aurait que peu de moyens d’entourer son meneur All-Star de contributeurs talentueux, limitant du même coup les perspectives d’évolution de la franchise. De plus, Kemba Walker aura 34 ans à la fin de ce contrat de 5 ans : les petits meneurs explosifs rencontrent souvent des problèmes physiques une fois le cap de la trentaine passé, un tel investissement comporte donc un risque non-négligeable. Enfin,  la franchise de Caroline du Nord peut-elle prendre le risque de ne pas proposer ce contrat à Kemba Walker ? Même s’il n’y a aucune certitude concernant l’avenir, Walker a démontré sa volonté de jouer à Charlotte depuis 8 ans, ce qu’aucun autre free agent de premier ordre n’a fait jusqu’ici. Si Kemba part car il veut changer d’air ou car l’offre de Charlotte est trop basse, les Hornets ont-ils un plan B ?

L’avenir des Hornets et de leur joueur star se joue peut-être en ce moment…

 

3/ Nikola Jokic, le discret prétendant au MVP

A l’occasion du match entre les Rockets et les Bucks cette semaine, on a beaucoup entendu parler du duel opposant James Harden et Giannis Antetokounmpo pour le titre de MVP de la saison, les 2 intéressés prenant une part active au débat, sur et en dehors du terrain. Outre ce duo, nous avons déjà plaidé la cause de Paul George, mais il est un quatrième joueur dont la candidature est tout aussi crédible, quoique plus discrète. Pour sa 4ème saison, Nikola Jokic réalise des prouesses avec les surprenants Nuggets qui, après avoir échoué aux portes des playoffs la saison dernière, concurrent les Warriors pour la 1ère place de la Conférence Ouest. Leader de l’équipe, le serbe est largement responsable de ces résultats collectifs en nets progrès (51V-24D). Après quelques tâtonnements les saisons précédentes, Denver a enfin trouvé comment exploiter le plein potentiel de ce joueur atypique, meneur coincé dans un corps de pivot, au point d’organiser son système offensif autour de lui.

A le voir, on a pourtant du mal à imaginer qu’on est face à un savant de l’attaque. Aussi à l’aise qu’un éléphanteau sur une patinoire, son physique pataud en a trompé plus d’un. Jokic compense une mobilité balourde par une puissance qu’on est en droit d’attendre de la part d’un pivot de 2m13 et des qualités de vision et de passe inédites pour un joueur de ce gabarit. Doté d’une grande intelligence de jeu et de mains d’orfèvre qui amènent certains à le comparer à Arvydas Sabonis, osons dire qu’il est déjà meilleur distributeur que la légende lituanienne. 9ème passeur de la ligue cette saison avec 7,4 passes décisives par match, il peut déjà prétendre au titre de meilleur pivot passeur de l’histoire de la NBA (Wilt Chamberlain enregistra bien 7,8 et 8,6 assists par match durant les saisons 66-67 et 67-68 dans le but de faire mentir ses détracteurs qui ne le jugeaient pas assez collectif). Si vous voulez comprendre toute la géniale subtilité de son jeu et que vous avec 9 minutes 42 à perdre, cette vidéo est pour vous :

Bien qu’il se soit révélé depuis 2 ans, le serbe reste encore étrangement sous-estimé, un atout qu’il exploite sur le terrain. Dans la course au MVP, ce déficit d’image joue en sa défaveur mais l’intéressé ne s’en soucie guère. Personnage attachant, le pivot des Nuggets peut compter sur le soutien de la fan base probablement la plus jeune de toute la NBA. Ce côté « gentil géant » cache toutefois un caractère bien trempé. Sa propension à commettre des fautes idiotes (comme l’a fait remarquer notre maître à tous Zach Lowe) et à se faire parfois expulser pourrait coûter cher à son équipe lors de matchs décisifs, Jokic va devoir gommer ce manque de maturité de son jeu.

 

4/ Douche froide pour les Blazers

Fermement accrochés à la 3ème place de la Conférence Ouest (48V-27D) et portés par leur meneur All-Star toujours aussi performant, les Blazers s’apprêtaient à attaquer les playoffs (le Dame Time par excellence) dans les meilleures dispositions, à tel point que certains commentateurs les annonçaient crânement en finale NBA au début du mois. La terrible blessure de leur pivot Jusuf Nurkic lundi dans le match contre Brooklyn est venue doucher les espoirs de la franchise de l’Oregon. Victime d’une double fracture ouverte tibia-péroné, la même blessure que celle subie par Paul George en août 2014, l’Ours Bosnien a été opéré et sera éloigné des parquets de longs mois. C’est un gros coup dur pour les Blazers : avec 15,6 points, 10,4 rebonds, 3,2 passes décisives et 1,4 contre par match, Nurkic réalisait sa meilleure saison NBA jusqu’ici. Le pivot bosnien a été remplacé dans le 5 de départ par Enes Kanter, qui n’est pas réputé pour sa défense, nul doute que l’absence de Nurkic se fera sentir dans le roster de Portland durant les playoffs.

 

5/ Mitchell Robinson, le (petit) rayon de soleil des Knicks

Etre fan des Knicks est souvent un sacerdoce. Résultats sportifs en berne, feuilleton tragicomique en coulisses, les fans de la franchise new-yorkaise ont eu bien peu d’occasions de se réjouir depuis 20 ans, en particulier depuis que James Dolan est propriétaire de la franchise. En attendant son départ annoncé et aussitôt démenti, et les arrivées fantasmées de Kevin Durant, Kyrie Irving et Zion Williamson, tâchons de les consoler en mettant en lumière l’un des rares motifs de satisfaction pour les Knicks cette année, leur rookie Mitchell Robinson.

Le jeune pivot, qui fêtera ses 21 ans demain, est encore brut mais il a démontré de belles qualités athlétiques et un goût prononcé pour la bâche depuis le début de la saison : avec plus de 30 matchs de suite avec au moins un contre, Robinson a dépassé le pilier historique Pat Ewing dans les annales de la franchise de la Grosse Pomme. Sa récente montée en régime a amené le coach David Fizdale à reléguer DeAndre Jordan sur le banc afin de tester Robinson dans le rôle de titulaire pour les derniers matchs de la saison. A suivre…

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Sur le banc :

→ Séquence nostalgie cette semaine avec les retraits des maillots de Manu Ginobili par les Spurs, de Chris Bosh par le Heat et de Marques Johnson par les Bucks. Respect.

→ Du rififi chez les Ball : depuis que Lonzo Ball a annoncé qu’il coupait les liens avec Alan Foster, le co-fondateur de leur marque Big Baller Brand, pour des soupçons de détournement de fonds (pas loin d’1,5 million de $, tout de même), la très médiatique famille est en crise. Les Ball envisagent de mettre un terme à leur marque BBB, une tentative ambitieuse de s’affranchir des grands équipementiers qui faisait déjà face à de nombreuses critiques avant cette semaine. En attendant leur décision définitive, Lonzo a recouvert son tatouage BBB et son manager n’a pas caché son opinion sur les chaussures développées par la marque. Les récents événements semblent annoncer une prise en main de son destin par Lonzo Ball. Le meneur des Lakers est la figure de proue de la famille à ce jour, quoique laissent penser les embarrassantes logorrhées de son père LaVar Ball. Alan Foster était proche de LaVar, ce qui interroge sur le rôle de ce dernier dans ce scandale. Charles Barkley, jamais le dernier à l’ouvrir, a un avis bien tranché sur la question. Quoi qu’il arrive, les suites de cette affaire promettent d’être médiatisées : difficile de laver son linge sale en famille quand on a basé le développement de sa marque sur l’instrumentalisation de sa famille comme levier marketing. Les Lakers en ont rajouté une couche en annonçant qu’ils soupçonnaient les chaussures de BBB de tenir une part non-négligeable dans les blessures aux chevilles du jeune meneur des Lakers, et Nike rôde déjà pour ramasser les miettes.

→ Sur le banc, on s’ennuie ferme. Luka a trouvé comment se distraire en jouant à pierre/ciseaux/papier avec un fan.

→ Dans la série « rien ne va plus », LeBron a shooté un airball sur un lancer franc. S’il était resté à Cleveland, les Cavs avaient un shooting coach tout trouvé pour lui.

→ Dwyane Wade, meilleur 6e homme cette saison ? L’intéressé donne son vote à Lou Williams.

→ A l’approche des playoffs, Doc Rivers sait comment motiver ses troupes.

→ « Dans la peau de Luka Malkovic« , bientôt en salle.

→ Toujours autant de laxisme pour siffler les marcher.

→ Joel Embiid a eu recours à une technique bien particulière pour apprendre à shooter. En a-t-il touché un mot à son coéquipier Ben Simmons ?

#AlbertoTomba

→ Depuis qu’il est retraité, Tim Duncan fait preuve d’un certain laisser-aller capillaire. Ceci dit, ne comptez pas sur nous pour aller le lui dire en face.

→ Le passé, le présent, l’avenir des Mavs.

→ Kawhi n’est pas impressionné par la défense de Paul George.

→ Andre Iguodala a une manière bien à lui de justifier ses performances en demi-teinte.

→ A quelques jours de la retraite, Dirk a rappelé une dernière fois les Warriors à son bon souvenir en leur collant 21 points.

→ Le long contentieux de Robin Lopez avec les mascottes NBA se poursuit, cette fois avec Chuck, le condor des Clippers.

→ L’espace d’un instant, Kent Bazermore s’est égaré.

→ Tame Impala, il y a ceux qui kiffent le nouveau single et ceux qui préféraient la guitare sur les albums précédents.

→ A l’occasion d’un bref passage parmi le public, Mike Scott se désaltère au whisky sans glaçon.

→ Moe Harkless fait preuve de créativité pour rivaliser avec Rudy Gobert et Mitchell Robinson.

→ Les Sixers ont donc un meneur qui ne shoote pas de 3 points et un pivot remplaçant de 2,22m qui en marque. Si si.

→ Coach Carlisle est un gangsta.

→ Klay Thompson a des activités de retraité floridien.

→ Et pour conclure, Dennis Rodman à cheval, parce que pourquoi pas ?

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