Bonnes résolutions, suite. Nous avions mentionné l’arrivée imminente d’un format (a priori) plus court et (on l’espère) plus régulier dédié au basket : voici donc « Le 5 ». A l’image du Death Lineup des Warriors, Flagrant Soul met son meilleur 5 sur le terrain en fin de match en revenant sur 5 faits saillants (Supa Crew ! Désolé…) de la semaine passée en NBA, qu’il s’agisse de résultats collectifs, de performances individuelles, de transferts, d’intrigues, etc… Selon l’actu, le temps disponible et l’envie, nous irons aussi voir ce qu’il se passe sur le banc des remplaçants, avec quelques brèves en vrac en fin de post. Recap de la semaine NBA écoulée, « Le 5 » sera publié chaque vendredi (ou chaque vendredi où nous pourrons nous le permettre), histoire de commencer le week-end.
LET’S GO !!!
1/ James Harden, l’extrême limite
Historique, invraisemblable, hallucinant… On peine à trouver les qualificatifs pour décrire les performances de James Harden depuis 1 mois, chaque match rapprochant un peu plus le MVP en titre d’un 2e sacre consécutif. Avec 18 matchs (série en cours), le barbu détient désormais le record de parties consécutives à plus de 30 points devant Kobe Bryant, pas le dernier des clients quand il s’agissait de remplir les filets. Il a aussi rejoint Wilt Chamberlain et Elgin Baylor en affichant une moyenne de 40,1 points et 10 passes décisives sur 12 matchs. Ce scoring inédit est largement porté par un arrosage à 3 points à rendre jaloux Chow Yun-Fat dans un film de John Woo. Et même lorsqu’il est dans un très mauvais soir comme contre Orlando (1 sur 17 à 3 points), les lancers-francs lui permettent de rattraper le coup (15 sur 16). Cette soirée catastrophique à longue distance reste extrêmement rare pour Harden, lui qui a plus souvent coutume de martyriser la ligue avec ses stepbacks aussi indéfendables que discutables.
Y a-t-il marcher sur ce fameux stepback ? Steph Curry le pense, le dit et le montre. En tout cas, ça fait des émules auprès de la jeune génération…
Archétype de l’approche « Moneyball/Moreyball » qui favorise les 3 points et les lancers-francs comme tirs « statistiquement corrects », Harden repousse les limites de sa position et du jeu-même. Ce pic de chaleur à la marque est amplifié par les blessures qui déciment des Rockets dont le roster ressemble de plus en plus au casting de « Seul Au Monde ». Après Chris Paul et Eric Gordon (revenu mercredi), c’est au tour du pivot bondissant Clint Capela de faire un tour à l’infirmerie pour 4 à 6 semaines. Harden va-t-il être obligé de tourner à 50 points de moyenne en leur absence pour donner à son équipe une chance de l’emporter ? Le plus fou, c’est que le bougre en est capable (57 et 58 points lors des 2 derniers matchs des Rockets). Mais même s’il dépense peu d’énergie à l’autre bout du terrain, ces efforts offensifs herculéens vont finir par se payer, probablement au pire moment : les playoffs. En attendant ces lendemains qui déchantent, Houston n’a d’autre choix que de s’accrocher aux performances inédites de son leader pour rester à flot dans une Conférence Ouest plus compétitive que jamais.
2/ Du rififi à Boston
Nous leur promettions la 1ère place de la Conférence Est avant le début de la saison et nous n’étions pas les seuls. Les talentueux Celtics vont-ils enfin trouver leur vitesse de croisière ? Une semaine très décevante marquée par 3 défaites de suite contre Miami, Orlando et Brooklyn a révélé un peu plus les dissensions qui fissurent le groupe, des dissensions de plus en plus publiques. Après l’accrochage entre Jaylen Brown et Marcus Morris durant le match contre les Pacers, la fin de partie contre Orlando a fait sortir de ses gonds un Kyrie Irving clairement mécontent envers Gordon Hayward, qui n’avait pas appliqué les consignes de Brad Stevens sur cette dernière action.
Encore prostré en silence dans le vestiaire des visiteurs bien après que ses coéquipiers soient partis, Irving a ouvert les vannes quand les journalistes ont ouvert leurs micros.
Ces critiques envers ses jeunes coéquipiers rappellent celles de LeBron James envers ce même Kyrie Irving et Dion Waiters à l’automne 2014 lors de son retour chez les Cavs. Etonnante ironie que de voir Irving, qui quitta les Cavs pour être seul maître à bord, s’essayer au style de management passif-agressif de King James qui le gêna tant aux entournures par le passé. Après une réponse à peine déguisée de Jaylen Brown par voie de presse, le meneur All-Star des Celtics a mis de l’eau dans son vin, regrettant s’être emporté sous le coup de la frustration et allant même jusqu’à faire personnellement son mea culpa auprès de LeBron James, dont il a sollicité les conseils de leadership. A l’image d’un roster de Boston qui apprend à jouer ensemble, Kyrie Irving apprend chaque jour un peu plus les implications de son rôle tant désiré de leader, un apprentissage qui se fait dans la douleur : « un grand pouvoir implique de grandes responsabilités ». En montrant qu’il n’avait pas peur d’admettre ses torts et de se remettre en cause, Kyrie a donné des signes encourageants de maturité et de croissance dans son rôle de meneur d’hommes.
L’orage est passé, Boston ponctuant cette énième sortie de crise par une victoire convaincante contre les Raptors, mais cette embellie est-elle durable ? Si les turbulences persistent, cela risque-t-il de compromettre les chances d’attirer Anthony Davis à Boston cet été ? Au-delà d’une hypothétique arrivée d’AD, Kyrie Irving aura-t-il envie de prolonger son engagement avec les Celtics à l’intersaison ?
3/ Retours en terrains connus
Cette semaine a été ponctuée par les retours respectifs de Tony Parker à San Antonio, Blake Griffin à L.A. et Jimmy Butler à Minneapolis. 3 joueurs, 3 ambiances…
Emotion au rendez-vous lundi pour Tony Parker qui visitait San Antonio pour la première fois depuis sa signature avec les Charlotte Hornets (même en l’écrivant, nous avons du mal à nous y faire…). TP a reçu un accueil à la hauteur de ce qu’il a représenté pendant 17 saisons pour les Spurs. Présence surprise de sa famille en tribune, gros câlin de l’Amiral, superbe vidéo hommage, standing ovation et embrassade avec son 2ème père Gregg Popovich. Ce retour fut aussi l’occasion pour le meneur français de se livrer sur les circonstances de son départ dans un excellent article publié sur ESPN.
Vengeance pour Blake Griffin samedi. Tel un ex largué qui veut montrer à son ancienne flamme tout ce qu’elle perd, Griffin a collé 44 points, 8 rebonds et 5 passes décisives à la franchise pour laquelle il joua pendant 7 saisons et 1/2 et qui lui promettait de retirer son maillot avant de le transférer sans ménagement quelques mois plus tard à Detroit. A la clé, une belle victoire à l’extérieur des Pistons 109 à 104 face aux Clippers, mais aussi une polémique : Griffin a-t-il volontairement snobé la poignée de main du propriétaire des Clippers Steve Ballmer à la fin de l’échauffement ? L’intéressé s’en défend, en tout cas.
Trolling pour Jimmy Butler, parti des Wolves dans des circonstances pour le moins agitées il y a quelques semaines et qui revenait pour la première fois sur les lieux du crime mardi. Sa nouvelle équipe a infligé une cuisante défaite à ses anciens souffre-douleurs (+42 pour les Sixers), et Butler, bien aidé du troll en chef Joel Embiid, a poursuivi l’humiliation sur les réseaux sociaux. Cette brève satisfaction suffira-t-elle à calmer l’impatient arrière ? Rien n’est moins sûr.
4/ Une crise ? Quelle crise ?
On les annonçait embrouillés, moribonds, sur la fin, un pied dans la tombe. Dans le duel qui les opposait mercredi à Denver, leur rival direct pour la première place de la Conférence Ouest, les Warriors ont rappelé à la ligue que le chemin du trophée Larry O’Brien passerait encore par la Bay Area cette année. Les Dubs ont procédé à une destruction en règle des Nuggets lancée par un 1er quart-temps historique avec 51 points marqués (record NBA). Quand elle sait trouver une source de motivation et qu’elle se mobilise, cette équipe reste effrayante. En plus, le moral est au beau fixe à Oakland en ce moment : Steph Curry fait des pointes de scoring remarquées, Klay dunke comme jamais et en profite au passage pour chambrer son ancien coéquipier Zaza Pachulia, KD est toujours aussi régulier dans l’excellence et Draymond Green retrouve sa verve de playmaker.
A part ça, Golden State va déployer pour la première fois son pivot All-Star Boogie Cousins ce soir. Ecœurant…
5/ L’importance d’être constant
La semaine passée a montré tout le talent et l’irrégularité de la jeune génération des Lakers, capable de l’emporter sur le parquet du Thunder et de perdre à domicile contre les piteux Cavs à 4 jours d’intervalle. Les jeunes pousses continuent de grandir en l’absence de leurs cadres vétérans LeBron James et Rajon Rondo, une croissance dont la franchise ne peut faire l’économie mais qui s’avère coûteuse pour ses espoirs de playoffs. Los Angeles affiche un record de 5 victoires et 7 défaites en l’absence de King James et a chuté à la 8ème place d’une Conférence Ouest à couteaux tirés. Talonnés par Utah et Sacramento (!??!!) et sans certitude sur la date exacte du retour de LeBron, les Lakers n’ont plus droit à l’erreur.
Sur le banc :
→ Dure semaine pour Jason Terry, qui a vu Steph Curry et Kyle Korver lui passer devant au nombre de 3 points marqués en carrière. « Jet » est désormais 5e.
→ Derrick Rose a passé la barre des 10 000 points en carrière contre les Sixers mardi, et il est toujours en course pour un poste de titulaire pour l’Ouest au prochain All-Star Game : l’ancien MVP miné par les blessures poursuit sa renaissance.
→ Le Thunder a annoncé qu’il allait retirer pour la première fois le maillot d’un ancien joueur de la franchise, en l’occurrence celui son role player emblématique Nick Collison. Une belle marque de respect pour ce joueur de devoir.
→ Les récents exploits du jeune Luka Doncic ont quelque peu éclipsé une info tout aussi capitale dans la réussite des Mavericks : Dallas a perdu son petit général du banc J.J. Barea sur blessure vendredi, une rupture du tendon d’Achille qui immobilisera le meneur remplaçant au moins jusqu’au début de la saison prochaine, si ce n’est plus. Dans la course aux playoffs, cette absence risque de peser lourd.
→ Passe pour lui-même, pick & roll entre géants, passe digne d’un quarterback… Nikola Jokic est une licorne.
→ On le sait, l’australien Joe Ingles est chambreur. Et ces derniers temps, il est particulièrement en forme.
→ Steven Adams, star d’une pub pour de la viande de l’Oklahoma. A quand le crossover avec Véronique Genest ?
→ Boban joue peu avec les Clippers mais au moins, il progresse à Mario Kart. Après les 50cc l’an dernier, il est passé en 150cc cette saison. Bientôt le mode miroir ?
→ Les Jordan spécialement conçues pour le bowling, apparemment ça existe. Et c’est laid.
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